FCO important : Situation sanitaire dans le sud du Massif central et recommandations associées

Nous vous prions de trouver ci-dessous la note d’information technique FCO concernant la situation sanitaire dans le sud du Massif central et les recommandations associées qui nous ont été transmises par GDS FRANCE.

Vos vétérinaires doivent faire remonter à votre GDS les éventuelles suspicions de FCO clinique en cours ou les cas confirmés.

Vous trouverez également ci-dessous un diaporama rappelant les signes cliniques.

2023-09-06-FCO-Note-Information-1

Signes cliniques FCO_Anses_2023

Publié le 06/09/2023

Enquête CHARENTE : Diagnostic agricole du Département de la Charente

Dans le cadre de son PAT, le Département de la Charente cherche à promouvoir les filières alimentaires durables et accompagner les producteurs charentais dans la valorisation de leurs productions sur le territoire.
Le Département de la Charente vous propose de répondre à quelques questions afin de connaître votre activité, vos circuits de commercialisation, vos besoins ainsi que vos attentes pour faciliter la commercialisation de vos produits en Charente.
En seulement 15 minutes, vous pouvez répondre à cette enquête depuis votre ordinateur ou votre smartphone en cliquant sur le lien suivant https://ecozept.limequery.com/141488?lang=fr ou en scannant le QR code ci-dessous. Les données collectées sont anonymes.
Merci d’avance pour votre participation, nous espérons recevoir votre réponse avant le 14 août.

Ne pas tenir compte de ce mail si votre production est destinée à la transformation de boissons alcoolisées (vin, bière, spiritueux…)

Enquête cuscute

La FREDON Nouvelle-Aquitaine est chargée de la surveillance sanitaire des végétaux et est reconnue OVS dans le domaine du végétal, au même titre que le GDS dans le domaine animal. Elle mène actuellement une action concernant la cuscute. C’est un parasite majeur de nombreuses cultures, en particulier de la luzerne. Son expansion actuelle impacte très fortement la production de fourrage et menace certains secteurs de production.

Le GDS 86 a participé aux réunions d’informations sur ce sujet et s’est proposé d’être le relai de diffusion auprès des éleveurs du département mais également auprès des autres GDS de la Région.

Une enquête est initiée pour dresser un état des lieux de la problématique et construire un Plan d’Action de lutte. Ce travail est réalisé dans un cadre collaboratif multipartenaires (Chambres d’Agricultures, Coopératives, FNAMS, FREDON, INRAE, Institut de l’élevage, Négoce, UFS, SEMAE, SRAL…).

Merci de bien vouloir renseigner cette enquête en activant le lien ou en scannant le QR code suivants :

https://forms.gle/7RXF7BwgwMnZRifQ9

Vos réponses à cette enquête permettront de mieux comprendre la répartition sur le territoire, les mécanismes d’infestation pour une meilleur gestion de cette adventice.

Comptant sur votre participation

Cette enquête peut être renseignée partiellement (limitée pour l’état des lieux) ou entièrement selon la volonté de l’enquêté(e). Elle est non nominative.

La contention en élevage : un poste fondamental

La taille des élevages a fortement augmenté depuis ces dernières années et les pratiques s’en trouvent modifiées. En parallèle, la main d’œuvre familiale ou salariée attachée à l’exploitation a diminué. Pourtant l’élevage exige des interventions fréquentes, à réaliser sans perte de temps, et dans les meilleures conditions notamment pour les divers intervenants extérieurs comme les vétérinaires, inséminateurs, transporteurs, pédicures …: qui viennent au contact des animaux pour les diverses interventions : soins, prophylaxie, déparasitage, parage des onglons, pesée, insémination…

Lors de ces opérations, des accidents peuvent survenir. Ils sont souvent graves et parfois mortels.

Pour faciliter et sécuriser les interventions sur les animaux, il est recommandé aux éleveurs de s’équiper (achat ou prêt*), en matériel de contention adapté :

      • aux opérations à réaliser : pour la prophylaxie, par exemple, les deux seuls moyens de contention adaptés sont un couloir bien installé, ou un cornadis sans marche (ni l’attache, ni la salle de traite ne sont des moyens de contention suffisants et sécurisés)
      • aux gabarits des animaux
      • aux hommes qui les utilisent : éleveur lui-même, voisins, vétérinaires, transporteurs…
      • et à la configuration des lieux : circuits des animaux, bâtiments utilisés, pâturage…

Le matériel de contention est une solution mais il y faut ajouter d’autres moyens : licol, aide humaine (le service de remplacement dispose de personnes compétentes pour certains chantiers), habituer les animaux et /ou appâtage, calme… Le Service prévention de la MSA propose par ailleurs une formation à l’approche des animaux pour pouvoir intervenir en sécurité.

Avec des équipements et des méthodes de contention adaptés, les gains pour l’intervenant sont :

      • une bonne circulation des animaux,
      • une organisation et un confort de travail améliorés,
      • une sécurité et un gain de temps accrus.

Ne jamais oublier qu’inadapté, mal conçu, mal positionné, mal entretenu ou mal utilisé, un outil de contention peut devenir source d’accident. L’approche et le savoir être de l’éleveur restent toujours primordiaux, quelle que soit la qualité du matériel utilisé !

Votre sécurité, celle des animaux et des intervenants dans votre élevage sont primordiales.

*  : le matériel prêté nécessite un nettoyage et une désinfection soignés à l’arrivée et au départ.

(source : brochure MSA-Gagner en efficacité et en sécurité avec une contention adaptée)

 

ARPANT (Association Régionale de Prévention de la résistance aux Antimicrobiens en Santé Animale)

L’antibiorésistance est une problématique majeure, d’actualité, dont les enjeux concernent à la fois la santé humaine et animale. Le principe même de l’antibiorésistance réside dans l’inefficacité d’un traitement antibiotique face à une infection bactérienne. Le phénomène est au départ naturel mais a été largement amplifié par l’usage des antibiotiques en santé animale et santé humaine, en sélectionnant les bactéries résistantes et en favorisant leur diffusion. Le réel défi consiste alors à préserver l’efficacité des antibiotiques, notion qui se rapproche largement du concept One Health, une seule santé humaine et animale dans leur environnement global.

C’est dans ce contexte qu’est née sur le territoire de l’ex Poitou Charentes fin 2016 (et désormais étendue à toute la région Nouvelle Aquitaine) ARPANT (Association Régionale de Prévention de la résistance aux Antimicrobiens en Santé Animale). L’association est chargée de porter des actions concertées relatives à la prévention de l’antibiorésistance en santé animale et dans l’environnement.

Ses membres sont composés par la FRGDS Nouvelle Aquitaine, le GTV de Nouvelle Aquitaine et des laboratoires vétérinaires de la région (LDAR16, LDAR24, Qualyse). L’objectif d’ARPANT est de mettre à disposition des outils pratiques et efficaces à destination des acteurs de terrain, en lien avec les acteurs institutionnels et la recherche, en cohérence avec le plan national EcoAntibio du Ministère en charge de l’agriculture.

ARPANT bénéficie à la fois d’un structuration collégiale et transversale, appréciée par les financeurs, permettant la mise en place de projets au plus près des besoins avec une coordination des acteurs impliqués au sein d’une même structure juridique ; mais également d’un conseil scientifique et technique, intégrant des représentants de la santé humaine (hôpital de Niort, CHU Poitiers), de la recherche et permettant de garantir la pertinence des actions mises en œuvre.

ARPANT a porté des projets soutenus financièrement par le Plan EcoAntibio, le conseil Régional de Nouvelle Aquitaine et le Département des Deux Sèvres, en particulier :

      • ABSCOPE ; ou la mise au point d’un indicateur d’antibiorésistance en élevage ruminants, afin que chaque éleveur puisse connaître sa propre situation vis-à-vis de la résistance aux antibiotiques. Après une phase de validation scientifique, l’indicateur ABSCOPE est en cours de déploiement dans des départements volontaires de la Région, sous l’impulsion des GDS départementaux.
      • CAPRICOL, ou l’investigation de la résistance à la colistine en filière caprine d’élevage ou d’engraissement, montrant la diffusion de la résistance à la colistine en atelier d’engraissement.
      • Une Base régionale interactive d’antibiogrammes, permettant une interrogation de situation (type « météo ») par les utilisateurs, en cours de déploiement

D’autres projets sont encore en cours, dont SEPTIVEAU, chargé de décrire les bactéries responsables de septicémie chez le veau nouveau-né, d’améliorer son diagnostic et sa prise en charge thérapeutique, ou PULMOSCOPE, qui démarrera début 2023 pour décrire les pathogènes respiratoires de la chevrette et améliorer la prévention et la prise en charge de cette pathologie.

Reconnu comme un interlocuteur efficace, ARPANT a pour projet de travailler sur les bonnes pratiques d’utilisation du médicament vétérinaire, aussi bien dans le domaine des antibiotiques que de celui des antiparasitaires, afin d’encourager un usage vertueux et limiter l’apparition de résistances avec un impact négatif aussi bien en santé animale (antiparasitaires) qu’en santé publique (antbiotiques).

Article réalisé en collaboration avec Michaël Treilles

 

Sécuriser ses achats pour ne pas introduire de maladie !

L’introduction de nouveaux animaux dans un troupeau est un risque important de voir apparaitre des maladies dans son cheptel.

Même en isolant les animaux à leur arrivée et en recherchant toutes les maladies du monde, en cas de résultats positifs, la reprise par le vendeur des animaux non négatifs n’est pas forcément obligatoire. La signature d’un billet de garantie conventionnelle permet de sécuriser la transaction pour l’acheteur, surtout lorsque les maladies ne font pas l’objet d’un vice rédhibitoire (BVD, néosporose, fièvre Q, gale ovine…). Un billet de garantie conventionnelle est établi de manière volontaire entre l’acheteur et le vendeur qui choisissent d’un commun accord les maladies recherchées et les conséquences engendrées par un résultat positif ou douteux à ces pathologies. Il s’agit d’un contrat d’engagement technique et financier entre l’acheteur et le vendeur.

Avant toute chose, se renseigner sur le statut sanitaire des élevages et des animaux est une première étape incontournable à réaliser. Lors de la conclusion de l’achat, les deux parties décident des pathologies recherchées en fonction des espèces :

    • Pour les bovins : BVD, besnoitiose, néosporose, paratuberculose…;
    • Pour les caprins : fièvre Q, paratuberculose, mycoplasmose, CAEV…;
    • Pour les ovins : gale ovine, border disease, piétin, VISNA….

L’acheteur s’engage à réaliser les analyses dans les délais fixés par le billet de garantie conventionnelle après l’arrivée des animaux dans son cheptel et les avoir mis en quarantaine en attendant le résultat des analyses. En cas de résultats positifs ou douteux, le vendeur s’engage à reprendre tout ou partie des animaux et à rembourser les animaux, selon l’engagement conclut dans le document, dès lors que l’acheteur lui fait parvenir par recommandé avec accusé de réception sa décision de reprise et une copie des résultats selon les délais précisés dans le document.

Le billet de garantie conventionnelle est signé des deux parties et est à remplir en trois exemplaires : un pour le vendeur, un pour l’acheteur, et le dernier suit les prélèvements au laboratoire pour que celui-ci prenne connaissance des analyses à réaliser. Dans certains départements, la signature d’un billet de garantie conventionnelle permet d’avoir des aides financières sur les analyses de laboratoire. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre GDS.

Vous pourrez trouver ces documents sur notre site internet en cliquant sur le lien suivant https://www.gds-poitou-charentes.fr/billet-de-garantie-conventionnelle/ , (ou en scanner le QRcode ci-dessous) ou sur simple demande auprès de votre GDS départemental.

Myiases Wohlfahrtia magnifica

Les myiases avec la menace Wohlfahrtia magnifica
Une vigilance particulière pour cette campagne

Combattre les myiases : n’hésitez pas à faire les signalements. Une attention particulière est à porter avec la menace Wohlfahrtia magnifica.

Les myiases constituent une parasitose entraînant pertes, coûts de traitements et temps passé. La présence confirmée, dans la zone limousine (Vienne, Haute-Vienne, Charente), de Wohlfahrtia magnifica demande une stratégie COLLECTIVE de prévention et de lutte et un signalement des cas pour un meilleur recensement.

Les mouches et les facteurs favorisant les myiases

Deux mouches provoquent des myiases ovines en France : Lucilia sericata responsable des myiases «classiques» et Wohlfahrtia magnifica qui constitue une nouvelle menace. Leur développement dépend de la réceptivité de l’hôte, du système d’élevage, des conditions climatiques et de la situation géographique. Cette pathologie, très ancienne, s’étend pour plusieurs raisons synergiques : changement climatique et réchauffement de la planète, développement du plein-air, agrandissement des troupeaux, main-d’œuvre se raréfiant entraînant des difficultés de surveillance.

La différenciation entre Wohlfahrtia magnifica et Lucilia sericata, mouche à myiase habituelle de notre zone peut se faire au niveau de la morphologie : Lucilia : Couleur : bleu métallique / Taille : 6 à 11 mm – Wohlfahrtia : Couleur : gris – noir, avec un abdomen avec points noirs sur abdomen blanc + Yeux rouge brique / Taille : 8 à 14 mm

Lucilia sericata dans les zones laineuses

Lucilia sericata se localise plutôt dans la laine avec les larves de stade 2 et 3 à l’origine des lésions. En lacérant la peau, elles creusent des galeries. La toison montre des zones lainées humides, brunâtres et d’odeur fétide avec des centaines d’asticots. La présence d’une tache brune doit alerter. En écartant la laine, des mèches tombent et les asticots sont visibles.

Wohlfahrtia magnifica dans les orifices et en localisation podale

Depuis ces dix dernières années, son extension est importante sur 3 départements: Vienne, Haute-Vienne et Charente. La mouche est présente de mi-mai à fin octobre suivant les conditions climatiques. Elle est attirée par tout écoulement de liquides physiologiques (sang, sérosité, sécrétions vulvaires) d’où les principales localisations des lésions : espaces interdigités, vulve, nombril, plaies. Wohlfahrtia dépose directement des larves qui deviennent des asticots d’environ 1 à 1,5 cm et qui attaquent les chairs en creusant des galeries parfois jusqu’à l’os et provoquent des lésions profondes. Les animaux les plus touchés sont les ovins mais des cas sont également observés sur les bovins ou les chiens.

Le protocole de prévention, d’abord maîtriser les facteurs de risques…

Pour limiter les sources d’attraction pour les mouches, il est avant tout INDISPENSABLE de maîtriser tout au long de l’année les facteurs de risques :

  • Affections des pieds: protocole de maîtrise du piétin et des panaris.
  • Plaies (tonte, tête des béliers…): soins aux blessures pour une cicatrisation rapide.
  • Ecoulement vaginaux (éponges et saillies): rentrée des brebis ou administration insectifuge ou antiparasitaire externe autour de la vulve à la pose d’éponges.
  • Coupe de queue: mi-longue pour protéger la vulve et gêner la ponte de la mouche.

… puis appliquer une protection corporelle

Pour une protection corporelle, plusieurs solutions existent:

  • Les organophosphorés et les pyrèthres. Ils s’utilisent en pulvérisation, pour-on ou en bain, avec une faible rémanence. L’efficacité sur les animaux se limite à trois semaines, voire moins lors d’attaques de mouches répétées et en forte pullulation. Cela entraîne une répétition des traitements (trois à quatre fois par an).
  • Le dicyclanil. C’est la seule molécule avec l’indication de traitement préventif contre les myiases. Son utilisation a permis d’apporter une sécurité dans les traitements et une tranquillité pour l’éleveur, avec une rémanence autour de huit semaines.
  • Des solutions naturelles insectifuges à base d’extraits végétaux.
  • Des seaux complémentés à l’ail semblent donner des résultats mais nécessitent un dosage suffisant tout en restant appétents.
  • Des études sont en cours sur des répulsifs à base d’huiles essentielles.

Une association du Comité de Pilotage (COPIL) et de GDS France pour vous accompagner dans la lutte

Face au fléau des myiases à Wohlfartia magnifica, les professionnels de l’élevage et de la santé animale des zones atteintes ont décidé d’unir leurs efforts en travaillant en commun et en partageant leurs informations au sein d’un Comité de Pilotage (COPIL)Wohlfahrtia et en association avec GDS France. Le COPIL Wohlfahrtia a mis en place des supports de communication. En complément, des informations transmises par GDS France sont disponibles. Nous vous rappelons que ce protocole de prévention permet de lutter collectivement pour limiter l’extension de cette myiase et sa pression en élevage.

Des aides financières du FMGDS possibles pour les éleveurs adhérents des zones concernées

Dans le cadre de cette lutte collective, les éleveurs de la zone des 30 km autour des foyers recensés en 2020 et ayant réalisé des traitements préventifs pendant toute la période à risque sur l’ensemble de leurs animaux peuvent constituer un dossier. L’indemnisation peut intervenir jusqu’à 75 % du montant de la facture d’achat des produits ayant une AMM (modalités précises auprès de votre GDS). Les éleveurs adhérents de la zone concernée recevront un courrier pour la constitution de leur dossier en fin d’année.

Soyez acteur, remontez vos observations

La stratégie de lutte est à adapter à l’élevage et prend en compte les facteurs suivants: réceptivité de l’hôte, système d’élevage, conditions climatiques, situation géographique et choix de la molécule à utiliser, le tout associé à une surveillance accrue en période à risque et à une rapidité d’action en cas de problème. Si vous êtes confronté ou si vous connaissez la présence de myiases à Wohlfahrtia sur un secteur, faîtes-nous remonter l’information afin de confirmer et d’avertir vos collègues sur la zone.

(article GDS Creuse)

Avortements chez les ruminants

Les avortements comptent parmi les troubles de santé les plus fréquents et les plus pénalisants économiquement dans les exploitations.
Longtemps, a été « considéré comme avortement (….) l’expulsion d’un fœtus ou d’un animal mort-né ou succombant dans les 12h suivant la naissance, à l’exclusion des avortements d’origine manifestement accidentelle ».

Une déclaration obligatoire …

Historiquement motivée par la lutte contre la brucellose dont c’est le signe majeur, la déclaration de l’avortement chez les bovins ainsi que de tout épisode abortif chez les petits ruminants (au moins 3 avortements sur une période de 7 jours) est obligatoire au vétérinaire sanitaire de l’élevage avec une prise en charge de la visite et des prélèvements par l’Etat. Elle est hélas négligée notamment car la France est désormais indemne de brucellose. Or certains agents infectieux abortifs sont contagieux et à fort potentiel de propagation à l’intérieur et à l’extérieur d’un cheptel infecté, voire à risque pour les humains, particulièrement les femmes enceintes.

De nombreux agents abortifs mis en cause

Or divers facteurs peuvent intervenir dans l’arrêt d’une gestation (traumatisme, alimentaire, maladies). Depuis 2010, un groupe national d’experts travaille pour donner un guide d’intervention dans le cas de séries d’avortements. Il est désormais valorisé au sein d’OSCAR (Observatoire et Suivi des Causes d’Avortements chez les Ruminants), dispositif national recueillant les résultats de diagnostic différentiel des avortements issus de protocoles optimisés et standardisés.
Ainsi, au fil des ans, dans les 10 départements pilotes engagés, l’importance de 2 « triades » d’agents infectieux majoritairement en cause a été démontrée : chez les bovins, BVD, fièvre Q et néosporose ; et pour les petits ruminants chlamydiose, fièvre Q et toxoplasmose.

Vers une harmonisation des pratiques en Nouvelle-Aquitaine

Une démarche régionale est en cours au sein de la FRGDS Nouvelle-Aquitaine, afin de redonner un nouveau souffle aux déclarations d’avortements, d’augmenter le taux d’élucidation pour inciter les éleveurs à entamer les recherches nécessaires dans leur troupeau, et de pouvoir en tirer des enseignements collectifs sur les pathologies en cause.
En pratique, dans le cas de séries d’avortements, il s’agit d’adopter un tronc commun basé sur les résultats du protocole national OSCAR en y ajoutant deux maladies jugées d’importance supposée en Nouvelle Aquitaine : l’Ehrlichiose pour les bovins et la Salmonellose chez les petits ruminants, avec bien sûr la possibilité pour le vétérinaire d’ajouter ou enlever certaines recherches suivant le cas et la situation épidémiologique des cheptels.

Le Mot des Laboratoires d’Analyses

Il existe une grande variété de causes infectieuses d’avortement, leur mode d’action est tout aussi varié, et leur dépistage aussi !.
Soit on met en évidence l’agent pathogène grâce à différentes techniques, soit on recherche les anticorps produits par les animaux contre cet agent pathogène (sérologie). Associer les 2 techniques permet de maximiser les chances d’élucider la cause.

Exemple de Neospora chez les vaches et de Toxoplasma chez les petits ruminants :
Ces 2 parasites assez voisins s’installent chez les ruminants et se transmettent in utero à leurs produits, ils se localisent alors souvent sur le bloc « cerveau/yeux ». Récupérer l’avorton afin que le laboratoire teste le cerveau est le seul geste assurant la certitude d’un résultat positif. Par contre, l’écouvillon des voies génitales de la mère est très peu probablement révélateur.
Par ailleurs, comme il s’agit d’une maladie parasitaire, si la contamination a eu lieu sur le troupeau, d’autres femelles sont vraisemblablement infectées. Elles produisent alors des anticorps qu’on peut trouver grâce à un sondage sur quelques animaux (5 en général), en particulier sur des anciennes avortées ou « coulées » depuis plus de 3 semaines, temps minimum nécessaire à la production d’anticorps.
Faire une prise de sang et un écouvillon (si avortement de moins de 8 jours) sur l’avortée sont obligatoires (brucellose !) mais ne permet pas de dépister la néosporose ou la toxoplasmose, l’avorton et/ou des prises de sang sur d’autres femelles du lot sont nécessaires.

Exemple de la Fièvre Q : au moment de l’avortement causé par la Fièvre Q, la bactérie responsable, Coxiella est présente dans les sécrétions génitales (ATTENTION A SE PROTEGER, ZOONOSE !), le placenta voire l’avorton, mais en quantité variable selon l’espèce : en abondance chez les petits ruminants, beaucoup moins chez la vache. On ne parvient pas toujours à la mettre en évidence par la technique PCR. D’un autre côté, un résultat positif isolé en PCR peut ne pas être significatif de la cause d’avortement. Comme c’est une maladie contagieuse, là encore, des prises de sang sur les congénères permettent d’évaluer si la maladie est présente dans le troupeau.