Déclarations des avortements

Les avortements, et plus particulièrement les avortements répétés comptent parmi les troubles de santé les plus fréquents et les plus pénalisants en termes économiques dans les exploitations. 
Compte-tenu des risques en termes de santé animale, mais également de santé publique du fait du caractère zoonotique (transmissible à l'Homme) de nombreux agents abortifs (Brucella, Coxiella burnetii, Chlamydophila, Salmonella, Listeria…), la déclaration par l'éleveur de tout avortement est obligatoire pour rechercher a minima la brucellose.

De nombreux efforts ces dernières années ont permis d’améliorer la fréquence de déclaration des avortements, même si on estime encore que ceux-ci souffrent globalement de sous-déclaration.

Définition

En bovins

Un avortement est l'expulsion avant terme d'un fœtus, mort ou vivant ou une mise bas à terme, d'un nouveau né qui meurt dans les 48 heures suivant la naissance, à l’exclusion des avortements d’origine manifestement accidentelle.

En petits ruminants

Un avortement au sens réglementaire est un avortement infectieux avec expulsion d’un fœtus ou d’un animal mort-né ou succombant dans les 12 heures suivant la naissance, à l’exclusion des avortements d’origine manifestement accidentelle.

Pourquoi la déclaration d’un avortement est-elle obligatoire ?

La Brucellose contagieuse due à Brucella abortus et à Brucella melitensis n'existe plus en France à l'heure actuelle. La prophylaxie collective a permis de l'éradiquer. Mais attention, on la trouve encore dans des pays voisins.

Même si le contrôle de la brucellose est toujours réalisé dans le cadre de la prophylaxie, le meilleur moyen de la détecter est la déclaration et la surveillance de tous les avortements des ruminants.

Sensibilisation avortement 

Les causes

Les avortements peuvent être d'origine :

  • infectieuse : bactéries, virus, parasites, mycoses.
  • alimentaire : plantes toxiques, phyto-œstrogènes produits par certaines légumineuses, mycotoxines de
  • champignons (mauvaise conservation des aliments), polluants alimentaires (nitrates, plomb)...
  • médicamenteuse : prostaglandines, corticoïdes...
  • autres causes : traumatismes (bousculade), maladie de la mère, gémellité...

Dans le cas où il s'agit effectivement d'une origine infectieuse, le diagnostic peut s'avérer délicat, car l'avortement en tant que tel peut survenir plusieurs semaines après l'épisode infectieux. De plus, un résultat positif en sérologie n'implique pas obligatoirement que ce soit la cause de l'avortement.

Quand faut-il entreprendre d’autres recherches que la brucellose ?

Le nombre d'avortements ou leur répétition sont les critères d'alerte :

Pour les bovins :

  • 2 avortements ou plus dans le mois ou 3 avortements dans l’année pour un effectif de moins de 100 vaches,
  • 3% d’avortements pour un effectif de plus de 100 vaches.

Pour les ovins et caprins:

  • la série d’avortements est définie par plusieurs avortements en une semaine,
  • un taux supérieur à 5% pour la saison des naissances.

Si ces seuils d'alerte sont atteints, il faut entamer des recherches pour tenter de déterminer la cause des avortements. Elles demandent un investissement financier de la part de l’éleveur (des aides du GDS sont possibles) et de la motivation. Même si la cause n’est pas toujours identifiée, elles sont indispensables pour la protection de la santé du troupeau et parfois de la santé humaine.

L’enregistrement des événements pathologiques dans le carnet sanitaire peut aider fortement le vétérinaire à orienter les analyses et le diagnostic.

Les analyses de laboratoire restent indispensables pour la recherche des causes infectieuses. Ce travail doit se faire en étroite collaboration entre éleveur, vétérinaire et laboratoire d'analyses pour décider des examens à réaliser.

Les Analyses

Analyses recherchant le germe lui-même

Analyses mettant en évidence la réponse immunitaire

L’analyse bactériologique

Isolement de la bactérie à partir :

  • du fœtus,
  • du placenta
  • d’un écouvillon vaginal


La sérologie

Mise en évidence de la présence d’anticorps dans le sang des femelles avortées. Elle est simple à mettre en œuvre puisqu’elle se fait à partir d’une prise de sang.

L’interprétation des résultats peut être difficile. En cas de résultat positif, les anticorps peuvent être une trace d’un contact ancien qui n’a rien à voir avec l’épisode abortif actuel.

A l’inverse, si l’animal vient de croiser la maladie, il n’a pas encore produit d’anticorps. Le résultat peut alors être provisoirement négatif.

Dans tous les cas, il est intéressant de faire une cinétique d’anticorps. On effectue deux analyses à 3 ou 4 semaines d’intervalle. Cela permet de mettre en évidence des séroconversions (augmentation du taux d’anticorps entre les deux analyses) qui indiquent que le contact avec le germe s’est produit il y a peu de temps. Pour estimer l’importance de la maladie dans un élevage, il faut souvent avoir les résultats d’un lot d’animaux (ex : au moins dix brebis avortées ou non).

Par ailleurs, un sondage sérologique est très intéressant pour évaluer le statut immunitaire d’un cheptel vis-à-vis d’un germe abortif (historique des infections passées).

La PCR

Mise en évidence du matériel génétique du germe. Elle peut se faire, en fonction du type de germe recherché, sur :

  • le sang,
  • l’avorton,
  • le placenta ou sur écouvillon vaginal.

Méthode capable de détecter une très faible quantité de germes dans un prélèvement.

L’antigénémie

Mise en évidence de la présence des antigènes d’un germe : essentiellement utilisée pour la recherche des virus de la BVD et de la Border Disease dans le sang des animaux atteints.

Demandez conseils à votre GDS et à votre vétérinaire.

Les aides financières en :

Charente
Charente-Maritime
Deux-Sèvres
Vienne

(cliquez sur votre département)