Un point sur la maladie
Agent pathogène : virus de la famille des Reoviridae, 26 sérotypes viraux ont été jusqu’à présents identifiés et 6 d’entre eux ont sévi ces dernières années chez les ruminants (1, 2, 4, 8, 9, 16). En Europe, jusqu’en 2006, la maladie affectait essentiellement les moutons et les chèvres. Toutefois, le sérotype 8 apparu pour la première fois en France en 2007 peut fortement affecter les bovins. D'autres sérotypes sont apparus depuis : 1 et 4.
Mode de contamination : la FCO est transmise principalement par voie vectorielle via des insectes piqueurs du genre Culicoïde. Le maintien du virus pendant les périodes hivernales (période d’inactivité du vecteur) montre qu’il peut persister à partir de ruminants et/ou d’insectes infectés et suggère, par ailleurs, l’existence d’une transmission transplacentaire. La contamination ne peut pas se faire d'un bovin à un autre.
Symptômes : les symptômes sont très variables selon le sérotype, l’espèce et selon l’individu touché.
Chez les ovins, la maladie peut se présenter sous une forme aiguë, la plus grave, mais également sous des formes beaucoup plus discrètes. Certains individus peuvent ne présenter aucun signe clinique visible ou des signes frustres peu caractéristiques. Dans la forme aiguë de la maladie on peut observer 3 phases successives :
- atteinte des muqueuses buccales, nasales, oculaires et podales entrainant hypersalivation, jetage, larmoiement et boiteries. On peut dans certains cas observer une cyanose de la langue lui conférant un aspect bleuté qui donne son nom à la maladie («bluetongue» en anglais)
- perte d’appétit, abattement, amaigrissement et perte de production (laitière, laine, croissance)
- impact important sur la reproduction: infécondité passagère ou définitive chez les mâles et les femelles gestantes du fait de la transmission transplacentaire du virus.
Chez les bovins, dans sa forme classique (hors sérotype 8), la fièvre catarrhale passe souvent inaperçue. Elle peut entraîner une simple hyperthermie transitoire (40 à 42°C) pendant 1 à 2 jours et dans quelques cas des avortements, de la mortinatalité, la naissance de jeunes de petite taille pouvant présenter des malformations congénitales.
Par contre, dans le cas d’un sérotype 8, les symptômes observés sont proches de ceux observés chez les ovins.
Chez les caprins, jusqu’à présent, on considérait que les chèvres infectées ne manifestaient aucun symptôme. Peu de foyers caprins ont été identifiés suite à l’épisode épizootique dû au virus de sérotype 8, il est donc encore difficile d’évaluer précisément l’importance de l’impact sanitaire de la maladie chez cette espèce.
L’Info en plus : la FCO ne peut pas se transmettre à l’Homme. Il n’y a donc aucun risque quant à la santé publique.
Comprendre vos analyses
Type analyse |
Résultat d’analyse |
Interprétation pour l’éleveur |
PCR (sur sang) |
« POS » |
Bovin infecté |
ELISA (sur sang) |
« POS » |
Bovin ayant rencontré le virus ou ayant été vacciné |
Les actions
Surveillance :
La FCO est une maladie réglementée à déclaration obligatoire. La suspicion est évoquée au vu de signes cliniques pouvant apparaître dans un élevage.
Des contrôles sérologiques sont mis en place dans des élevages «sentinelles» pour prouver l'absence de circulation de la maladie.
Plan de lutte :
Vaccination : face à une épizootie, seuls les vaccins peuvent limiter de manière très importante les effets. C’est pourquoi des campagnes de vaccination obligatoire d’urgence peuvent être mises en place en cas d’épizootie avérée. Il est nécessaire d’utiliser un vaccin qui protège les animaux contre la ou les souches virales présentes dans la zone concernée.
Pour tous renseignements complémentaires concernant la vaccination, contactez votre DD(CS)PP.
Désinsectisation : la protection des animaux contre les moucherons peut limiter le nombre de piqûres et le risque d’infection.
MàJ 17/05/19